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Mafia, le dossier

La Terre Promise...

1871, unification de l’Italie.

La guerre fratricide aura durée plus de vingt ans.

Pourtant la paix enfin retrouvée n’apporte pas la postérité. L’indépendance a un prix, et tout est à construire. L’unification met en lumière l’immense disparité qui sépare l’Italie du Nord de celle du Sud.

A la révolution industrielle qui a déjà gagné des villes comme Milan ou Turin, s’oppose soudain la misère profonde de celles du sud. On raconte même que les familles y arrachaient le plâtre des murs pour tenter d’en faire du pain.

Pour cette population là le seul salut devient l’exil.

Entre 1880 et 1920, quatre millions d’italiens, dont 70% venus du sud décident de migrer vers les États-Unis.

Pour tous, au bout du voyage, Ellis Island.
Petite ile au large de New York, voisine de la statue de la Liberté, Ellis Island est la porte d’entrée des immigrants.

On l’appellera « l’ile aux larmes ».

 

 « Dans les bateaux ils étaient placés dans l’entrepont, et les conditions à bord étaient particulièrement dures. »

Tous les nouveaux arrivants passent une visite médicale afin d’écarter ceux qui sont atteints d’une maladie grave ou dangereuse. « L’une des maladies qu’ils recherchaient était le trachome, une maladie qu’on attrape par l’eau polluée.

C’était une maladie qui affectait surtout les gens du sud, très pauvres.

Si vous étiez testé positif, on vous renvoyait. Il y avait donc beaucoup de craintes.

Chez les femmes particulièrement car on les séparait de leurs enfants.

Et dans l’attente, elles étaient terrifiées à l’idée de ce qu’on pouvait leur faire.

C’était des gens désespérés et très pauvres, qui ne voulaient pas quitter leur pays, mais qui n’avaient pas le choix.

C’est fascinant les similarités qu’il y a avec aujourd’hui.

A Ellis Island, il fallait très vite dire si vous veniez du nord ou du sud de l’Italie, parce qu’il y avait du racisme à l’encontre des italiens du sud qui étaient plus foncés que ceux qui venaient du nord. Et les siciliens étaient les plus foncés d’entre eux. Ils étaient considérés comme des fauteurs de troubles.


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Intégration difficile voire impossible

On voit que le voyage et  l'arrivée en Terre Promise est très difficile.

Les américains n’aimaient pas les étrangers qui ne parlaient pas anglais, et on ne leur a clairement pas déroulé le tapis rouge.

 

Ils avaient des coutumes étranges, et se comportaient de manière bizarre pour les américains.  Comme il arrive souvent aux émigrés, dans un premier temps les italiens, mais les siciliens surtout et les méridionaux en général, essayaient d’économiser le plus d’argent possible pour pouvoir rentrer chez eux ou pour l’envoyer à leurs familles. Donc ils menaient une vie misérable. Ils ne s’intégraient pas, et donc pour les américains, ils semblaient des sauvages.

Il y avait donc la peur de l’italien foncé qui débarquait aux Etats-Unis.

 

Mais cette main d’œuvre est indispensable à une Amérique en pleine révolution industrielle. Construction du métro, des voies ferrées, les italiens acceptent les emplois les plus difficiles, s’attaquant aux travaux les plus longs, et surtout les plus dangereux.

On disait que les migrants venaient aux Etats Unis parce que les trottoirs étaient pavés d’or. Alors les italiens en rigolant disaient que non seulement les trottoirs n’étaient pas pavés, mais qu’en plus c’était à eux de le faire.

Naturellement, ils se regroupaient dans les mêmes quartiers à New York, et dans toutes les grandes villes américaines. Ces quartiers prenaient alors le nom de « Little Italy », avec des sections qui prenaient même le nom de « Little Sicily ». Certains prenaient même le nom des villages d’origine.

Ce qui les différenciait des autres groupes ethniques c’est qu’ils ne sortaient pas de leur enclave. Ils se sont isolés et ils restaient très attachés au mode de vie de leur village natal.

Il faut savoir que dans ce pays, on parlait une langue qui leur était totalement étrangère, donc la barrière linguistique était très forte et cela a beaucoup contribué à l’auto ségrégation.

Nous verrons plus loin comment ils ont fait leur intégration...

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