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Prêts pour une visite au Jardin des Tarots ?

Ce lieu extraordinaire rassemble toutes les influences et les travaux de Niki de Saint Phalle. Mais avant tout, faisons connaissance avec l'artiste...

Niki

Née en 1930, elle s’appelle en fait Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle.

Sa mère, Jeanne-Jacqueline Harper était américaine, et son père, André Marie Fal de Saint-Phalle, était français.

Pendant longtemps, elle a caché un lourd traumatisme en elle.

Elle a été violée par son père, lorsqu’elle avait onze ans. Ce drame a détruit la petite fille qu’elle était, et a fait d’elle une enfant instable et turbulente. Elle deviendra malgré cette affreuse blessure une femme indestructible, admirable, rebelle, indépendante. Si sa vie entière a été entachée par cette relation paternelle incestueuse, elle ne révèlera ce terrible drame qu’en 1994, à l’âge de soixante-quatre ans, dans son livre, Mon secret, écrit pour sa fille.

Niki de Saint Phalle, est victime en 1953, à seulement 22 ans, d’une grave dépression nerveuse. Elle est soignée en hôpital psychiatrique, à Nice. Les électrochocs qu’elle y reçoit altèrent sa mémoire. C’est la création artistique qui l’aide à s’en sortir. Encouragée par ses psychiatres, elle se consacre totalement à l’art « J’ai commencé à peindre chez les fous… J’y ai découvert l’univers sombre de la folie et sa guérison, j’y

ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l’espoir et la joie. » C’est là que commence sa carrière d’artiste. En peignant et sculptant, elle explore les méandres de son âme et fini par se trouver.

En 1965, elle réalise ses premières Nanas.  Ces dernières sont des sculptures-reliefs monumentales, toutes en formes. Elles sont inspirées à l’origine par un croquis représentant une des amies proches de l’artiste, Clarice Rivers, qui était enceinte.

Artiste polyvalente, Niki de Saint Phalle était à la fois plasticienne, peintre et sculptrice mais aussi réalisatrice. Elle a réalisé « Daddy », une dénonciation virulente de la famille, composée de matériaux autobiographiques.

Dans ce film, Saint Phalle s’attaque à la figure du père, celui-là même qui l’a violée quand elle avait 11 ans… S’il s’agit bien sûr d’une tentative de règlement de comptes psychanalytique liée au traumatisme qu’elle a vécu pendant son enfance, c’est aussi une affirmation féministe, construite en collaboration avec Peter Whitehead, cinéaste influent de la libération sexuelle.

Inspirée par le Parc Güell de Gaudí à Barcelone, elle a réalisé, à Capalbio en Toscane, Le Jardin des Tarots, qui réunit des sculptures monumentales inspirées par les figures du jeu. Les « cartes » de Tarot sont traduites en de très colorées et imposantes sculptures, recouvertes de céramiques polychromes, de mosaïques de miroir, de verres précieux et dont certaines atteignent quinze mètres et sont habitables. L’une d’elle fut d’ailleurs le logement  de l’artiste pendant les travaux.

Pendant des années, l’artiste a travaillé avec divers matériaux au mépris des règles de sécurité et a inhalé des vapeurs toxiques. Elle a souffert d’inflammations et d’un dangereux gonflement de ses poumons, rongés par les poussières de polyester qu’elle découpait pour ses sculptures. C’est ainsi son art qui a eu raison d’elle : elle est décédée en 2002, à l’âge de 71 ans, des suites de son insuffisance respiratoire.

 

Projet hanté

Le spectre du Jardin des Tarots plane au-dessus de l’œuvre de Niki de Saint Phalle. Quand elle découvre le Parc Güell en 1955, c’est un choc : « J’ai eu l’impression qu’un rayon de lumière me frappait et m’ordonnait : […] Tu dois réaliser un jardin de joie où les gens se sentiront heureux. »

Cette idée ne la quittera plus. D’abord, elle peint des jardins et colle des objets hétéroclites sur ses tableaux, à la manière de l’architecte espagnol, Gaudí.

En 1965, c’est décidé : elle veut sculpter un parc entier. Il faudra cependant patienter jusqu’en 1978 pour que le Jardin des Tarots se concrétise.

En attendant, répétition générale ! Ses œuvres se font de plus en plus grandes, jusqu’à devenir habitables : d’abord dans un musée Hon en 1966, ensuite à l’air libre Le Rêve de l’Oiseau, à partir de 1968, puis Le Dragon de Knokke en 1973.

C’est sûr, le Jardin des Tarots sera le plus grand jardin de sculptures réalisé par une femme !
 

Bienvenue à Nikiland

Niki se jette corps et âme dans la réalisation de son jardin. Elle lui consacre presque 20 années, finance le projet elle-même, loge dans le ventre de ses personnages : « Le Jardin des Tarots était mon époux, mon amour, mon tout. Aucun sacrifice n’était trop grand pour lui. »

Le projet s’articule autour des 22 cartes du tarot « de Marseille », avec une sculpture pour chacune. Niki en profite pour revisiter l’ensemble de son œuvre. Elle invite le public à prendre part à son travail. Comment ? Simplement en pénétrant à l’intérieur de ses créations. Les Nanas, elles, colonisent les fontaines et les sculptures du parc, de même que ses animaux préférés : les branches de l’Arbre de vie se métamorphosent en une multitude de serpents tandis qu’un autre s’enroule autour d’une colonne de l’Empereur ou de l’œuf symbolisant le Monde. Ouvrez l’œil pour trouver dragon, oiseau, cheval ou éléphant… Quelle ménagerie ! On croise même ses collaborations avec Jean Tinguely, qui peuple le parc de ses drôles de machines. Plus qu’un jardin, c’est une rétrospective.

Visite virtuelle

Cliquez sur les numéros pour voir les cartes...

Ci-dessous, lieux de vie de Niki durant ses "travaux".

Bon voyage "ésotérique" !

Pour en savoir plus sur les horaires, les prix et la situation du jardin :

- brochure

- site

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Chambre

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Niki et Jean Tinguely

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Parc Güell à Barcelone

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Vue globale du Jardin des Tarots

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Hon

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Le Rêve de l'Oiseau

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Le dragon de Knokke

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Nana

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Vue de l'entrée du jardin

Patchwork d’influences

Le Jardin des Tarots est aussi un hommage à toutes les sources d’inspiration de Niki. La plus évidente ? Gaudí. Au dos de L’Impératrice, des bancs qui serpentent, presque identiques à ceux du Parc Güell, et partout des éclats de céramique ou de verre. Ce jardin, Niki l’a rêvé comme le Palais Idéal du Facteur Cheval ou les Watts Towers de Simon Rodia. L’artiste repense souvent à ces créations hétéroclites qu’elle a admirées. Son éducation religieuse refait également surface et certaines sculptures évoquent des épisodes de la Bible, à l’image de La Maison-Dieu transformée en tour de Babel déjà frappée par la colère divine. Mythes et divinités païennes s’y croisent aussi. L’Impératrice, avec son buste de femme et ses griffes, prend des airs de Sphinx, tandis que Le Soleil est incarné par un oiseau inspiré des légendes indiennes et mexicaines...Ainsi, ce jardin revisite son œuvre en même temps que l’histoire du monde.

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Cuisine

Coup d'oeil à...

Il giardino dei tarocchi

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