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Cosa Nostra

Sûrement la mafia sur laquelle il y a le plus à dire du fait des nombreux films dont elle a fait l’objet au fil du temps.

Cosa nostra, « ce qui est à nous » ou « notre chose » en italien, est le nom de la mafia sicilienne. Elle est surnommée la Piovra, la « pieuvre », pour ses réseaux tentaculaires ; le terme « Mafia » désignait originellement Cosa nostra jusqu'à ce qu'on apprenne son véritable nom.

On parlait auparavant de mafia ou de Società onorata, « l'honorable société », appellation qui viendrait du fait que la mafia sicilienne aurait eu des règles d'honneur strictes, telles que l'interdiction théorique du mensonge entre membres, de l'adultère et du proxénétisme.

Aujourd'hui, la plupart de ces principes ont été nettement délaissés, notamment l'interdiction du proxénétisme et le mépris du trafic de stupéfiants, peut-être sous l'influence de la mafia américaine. Du fait de l'émigration massive d'Italiens du Mezzogiorno à la fin du XIXe siècle, elle est également présente aux États-Unis et au Canada. Elle était considérée par de nombreux spécialistes comme l'organisation criminelle la plus influente en Europe jusqu'à la fin du XXe siècle. Mais la répression des autorités semble l'avoir affaiblie au profit de la 'Ndrangheta qui posséderait, depuis 2006, 80 % du trafic de cocaïne en Europe.

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Les origines...

Il est concevable que le mythe de « Robin des Bois » ait été cultivé par les premiers mafieux notoires dans le but de gagner la bienveillance et la confiance des Siciliens.

Toutefois, crime organisé et brigandage sont antérieurs à l'Unité italienne. Les Bravi, bandits recrutés par les barons pour terroriser les paysans, les bravacci, qui rackettaient et enlevaient dans les rues de Palerme au XVIe siècle, les compagnies d'armement formées de criminels et le pizzo demandé aux marchands de la Vucciria à Palerme à la même époque sont autant de témoignages des phénomènes proto-mafieux en Sicile.

C'est à partir de l'unification italienne que le phénomène mafieux est analysé et dénoncé par les autorités, et John Dickie (auteur, historien et universitaire britannique spécialisé dans l'Italie) date l'apparition de la mafia entre 1860 et 1880, liant son émergence, comme Salvatore Lupo (historien et auteur italien, spécialisé de la mafia sicilienne) à l'agriculture capitaliste des citronniers de la Conca d'Oro, région située autour de la riche Palerme, loin du cliché qui en ferait la réminiscence d'une culture arriérée liée à la misère de l'intérieur de l'île.

La mafia, dont le nom apparaît pour la première fois en 1862 dans la comédie I mafiusi della Vicaria qui évoque la vie des prisonniers palermitains, émerge i selon J. Dickie, à l'interface entre les bandits et le nouvel État italien. Ses membres dénonçaient certains bandits afin de mieux contrôler les territoires où le pizzo (racket), la componenda (restitution de biens volés contre le paiement d’une compensation) et le vol de bétail étaient endémiques. Ils faisaient également pression sur tout témoin ou mafieux « repenti » pour les empêcher de briser la loi de l'omertà, la loi du silence.

Les bandes mafieuses infiltrent les forces publiques de sécurité (gardes municipales, polices rurales) leur permettant de monnayer avec les notables et l'État leur influence ou leur protection et de négocier leur impunité contre la tranquillité publique.

Afin de renforcer les liens entre les bandes disparates et d’assurer ainsi de meilleurs profits et un environnement plus sûr, il est probable que la mafia telle que nous la connaissons ait été formée à ce moment, entre le milieu et la fin du XIXe siècle.

Par ailleurs, les tensions entre l’Église et l’État italien ont aidé les bandes criminelles qui prétendaient aux paysans et aux citadins que coopérer avec la police, qui représentait le nouvel État italien, était un acte anticatholique.

Elle était encore à l’image des contre-maîtres qui dirigeaient et louaient les grandes propriétés agricoles aux nobles qui résidaient le plus souvent à Palerme, Naples ou, après l’Unification, Rome. En les re-louant ensuite aux paysans, ils acquirent de fait un pouvoir local, notamment en termes d’impôts et de prélèvements sur les récoltes.

La mafia se constitua donc dès cette époque en État parallèle.

Elle se créait des complicités au sein de l'élite, qui se voyait soit contrainte de faire appel à ses services pour protéger ses plantations, soit voyait une aide précieuse dans cette « industrie de la violence », liée à l'émergence d'un système capitaliste moderne.

Protéger les grandes plantations de bergamote et de citronniers et les propriétés de la noblesse locale devinrent en effet des affaires lucratives bien que dangereuses.

Ces activités se déroulaient au début principalement à Palerme, mais la domination de la mafia sicilienne s’étendit bientôt dans tout l’ouest et l'intérieur de la Sicile, s'ingérant dans les mines de soufre.

Déjà, des hommes politiques tels que Raffaele Palizzolo s'appuyait sur la mafia, tandis que le richissime Ignazio Florio Jr. protégeait également celle-ci, ayant comme domestiques deux importants dirigeants mafieux, les frères Noto.

La première mention dans les annales judiciaires officielles du terme mafia apparaît à la fin du XIXe siècle, quand un certain Dr. Galati fut victime de menaces violentes par un mafioso local, Don Antonino Giammona, qui tentait de racketter son exploitation de citronniers.
Le pizzo, le vol de bétail et la corruption de fonctionnaires de l’État étaient les sources de revenus et les protections principales des premières mafias. C'est aussi à cette époque que le rapport Sangiorgi, du nom du préfet de police de Palerme, évoque les rites d'initiation à la mafia, lesquels auraient emprunté une certaine symbolique aux rites maçonniques.

Le développement

Utilisant aussi bien un puissant réseau relationnel, institutionnel ou civil, que la terreur et la violence, la mafia se développe davantage au sein que contre l’État. Elle tisse des liens étroits avec l'élite bourgeoise locale au point de former ensemble une « bourgeoisie mafieuse » agissant avec impunité.

Les politiques mettent en place un réseau de clientélisme étendu, monnayant notamment les permis de port d'armes en échange d'appui électoral de la part des mafieux, à l'image du conseiller régional et député Raffaele Palizzolo.

L'une des premières guerres de la mafia est révélée au public avec la découverte de quatre cadavres dans un puits en 1897 : elle opposait Don Antonino Giammona au dirigeant Francesco Siino, qui, défait, devint le premier pentito d'importance.

Sous la présidence de Luigi Pelloux (1898-1900), la mafia, qui avait aidé les propriétaires terriens à maintenir l'ordre lors de la révolte de 1891-1894 des fasci, les syndicats paysans, se voit ainsi pour la première fois attaquée par l'État, tentative vite avortée.

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Des résultats tangibles

Grâce à ses actions, le taux d'assassinats en Sicile diminua fortement. Les propriétaires fonciers purent augmenter le loyer légal sur leurs terres. Les mafiosi fuirent vers les États-Unis. Parmi ceux-ci Carlo Gambino, Joseph Bonanno, qui allaient devenir les patrons de la puissante mafia new-yorkaise. Joseph Bonanno, surnommé Joe Bananas, passera par le port du Havre et deviendra le futur parrain de la branche américaine de la mafia… Malgré ses attaques contre leurs confrères, Mussolini eut des partisans dans la mafia de New York, notamment Vito Genovese, qui était toutefois de Naples et non de Sicile.

Mais cette politique avait deux défauts : elle emprisonnait plus des opposants politiques au régime que des mafieux notoires. On éliminait les mafieux qui ne désiraient pas s'allier avec Rome, par conséquent on affaiblit une partie de la mafia, mais uniquement pour renforcer l'autre partie. Quand Mori eut fini d'emprisonner les mafieux non affiliés au régime, il continua sa furie antimafia, sans se rendre compte qu'il touchait aux amis du régime. Mussolini avait accueilli de nombreux mafieux, si bien que ceux qui s'étaient alliés avec lui continuèrent à faire des affaires, et ces derniers profitèrent bien entendu de la violence du régime non seulement pour se débarrasser des mafieux d'autres clans mais également pour se débarrasser de civils qui désiraient lutter contre la mafia. Vito Genovese est le plus connu de ces gangsters qui firent le bonheur du parti fasciste.

Mori est appelé à d'autres fonctions en juin 1929. Officiellement, il est destitué car sa mission est accomplie : il n'y a plus de mafia en Sicile. En fait, elle est toujours là : en 1931, plus de 280 mafiosi sont condamnés dont 180 au cours d'un seul procès, en 1932 dans la seule ville d'Agrigente on rafle 242 hommes et femmes de la mafia.

Le grand parrain de la Sicile, Vito Cascio, meurt en prison mais y vivait très confortablement. Il est remplacé par son bras droit Calogero Vizzini qui a, lui, l'appui du régime pour avoir, avant la prise du pouvoir par Mussolini, caché un squadriste qui avait tué un opposant politique, et avoir avancé des fonds à Mussolini pour sa marche sur Rome.

Cosa nostra et le fascisme

En 1925, Benito Mussolini lança une campagne visant à détruire la mafia et à exercer un contrôle fasciste sur la vie sicilienne. La mafia menaçait, sapait sa puissance en Sicile, et une campagne réussie aurait pour conséquence de renforcer la légitimation et la mise en place de son pouvoir.

C'était une opération dont les retombées pouvaient être très positives pour l'image du fascisme, et qui pouvait également fournir une excuse pour réprimer ses opposants politiques sur l'île, puisque de nombreux politiciens siciliens avaient des liens mafieux.

En tant que Premier ministre, Mussolini avait visité la Sicile en mai 1924 et traversé Piana dei Greci, où il avait été reçu par le maire, patron de la mafia, Francesco Cuccia. À un moment, Cuccia s'étonna de l'escorte policière de Mussolini, et lui chuchota à l'oreille : « Vous êtes avec moi, vous êtes sous ma protection. De quoi avez-vous besoin de tous ces flics ? ». Quand Mussolini eut rejeté l'offre de protection de Cuccia, celui-ci donna le mot d'ordre aux villageois de ne pas assister au discours de Mussolini. Celui-ci se sentit humilié et outragé.

La remarque imprudente de Cuccia est passée dans l'histoire comme le catalyseur de la guerre de Mussolini contre la mafia. Lorsqu'il eut établi fermement son pouvoir, il nomma Cesare Mori, le préfet « de fer » de Palerme en octobre 1925 et lui accorda des pouvoirs spéciaux pour lutter contre la mafia. Mori forma une petite armée de policiers, de carabiniers et de miliciens, qui passait de ville en ville, pour entourer les suspects. Pour les contraindre à se rendre, ils prenaient leurs familles en otage, vendaient leurs biens ou faisaient publiquement abattre leur bétail. En 1928, plus de 11 000 suspects avaient été arrêtés. Les confessions étaient parfois extorquées sous la torture et les coups. Certains mafieux qui avaient été du côté des perdants de querelles mafieuses coopérèrent volontairement avec les procureurs, afin, peut-être, d'obtenir protection et vengeance. Les charges d'association mafieuse furent généralement adressées à des paysans pauvres, aux gabellotti (locataires de ferme), mais furent évitées lorsqu'il s'agissait de grands propriétaires terriens. Beaucoup furent jugés en groupe. Plus de 1 200 furent condamnés et emprisonnés et d'autres exilés (en exil intérieur) sans procès. Beaucoup de mafiosi fuirent à l’étranger pour échapper à l'emprisonnement.

Pour autant la lutte contre la mafia des fascistes n'est pas aussi franche que traditionnellement racontée par le régime et les mafieux.

La campagne de Mori prit fin en juin 1929, quand Mussolini le rappela à Rome. Bien qu'il n'eût pas totalement écrasé la mafia comme la presse fasciste le proclama, sa campagne fut néanmoins couronnée de succès.

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Depuis 1943...

Après la chute du régime fasciste, Cosa Nostra n’est redevenue puissante en Italie qu’avec la reddition du pays et l’occupation américaine, profitant du marché noir et de l'anticommunisme.

Durant toute la guerre froide, la mafia entretient des liens avec les partis politiques italiens, d'abord avec le mouvement séparatiste, puis la Démocratie chrétienne qui gouverne quasiment sans interruption le pays jusqu'aux années 1980, via la continuation, en Sicile, du système clientéliste d'avant-guerre.

La Mafia s'oppose à la réforme agraire portée par le communiste Fausto Gullo, mais détourne les ventes de terres aux paysans à son profit.
Face à la disparition du latifundium, la Mafia urbaine prend le pas sur la Mafia agricole, et vend ses services aux nouveaux potentats locaux. Elle apporte à la Démocratie chrétienne son réseau d'obligés, et la Démocratie chrétienne garantit aux criminels une protection contre la justice, une part des subsides de la Caisse pour le Midi, le bénéfice des marchés publics frauduleux, et le contrôle de certains organismes publics ou parapublics.

L'État italien abandonne à la Cosa nostra le monopole de la violence physique. Très active dans la répression du mouvement paysan qui luttait pour une réforme agraire, elle assassine durant cette période une quarantaine de syndicalistes.

Les années 1950 voient ainsi l'urbanisation anarchique de Palerme, sous contrôle étroit de la mafia et de la Démocratie chrétienne, dans ce qui sera appelé le « sac de Palerme » : « entre 1959 et 1963 (…) le conseil municipal accorda 80 % des quatre mille deux cent cinq permis de construire à seulement cinq personnes ».

Au centre du réseau de corruption, les frères Angelo et Salvatore La Barbera et le clan Greco, les démocrate-chrétiens Salvo Lima (1928-1992), Vito Ciancimino (1924-2002), qui seront tous deux maires de Palerme, et Giovanni Gioia, secrétaire de la section démocrate-chrétienne de Palerme pendant 25 ans. Ces événements, comme la vie du bandit Salvatore Giuliano, firent l'objet d'un film de Francesco Rosi, "Main basse sur la ville" (1963).

Le déploiement du pizzo, racket des commerçants en échange d'une protection mafieuse, rapporte également beaucoup aux clans qui multiplient les sources de bénéfices, à l'instar du boss de Marsala, Mariano Licari, qui débute « dans le commerce de la viande, spécule sur la vente des terres, contrôle les débits de boisson, est à la tête d'une bande de délinquants qui pratiquent vols et rapines, est actionnaire de plusieurs banques et contrôle la contrebande de cigarettes ».

Spéculations mafia et Etats-Unis...

Depuis la parution de Mafia et politique, Michele Pantaleone publié en 1962, une thèse largement affirme que l'OSS aurait délibérément permis à la mafia de retrouver sa position sociale et économique en tant qu’État dans l’État en Sicile, et que cela fut le tournant décisif dans l’histoire de la mafia et les bases nouvelles pour son activité pendant les soixante années suivantes.

Le rôle de Don Calo (1877-1954), parrain de la cosca de Villalba et nommé maire de cette ville par les Alliés, est au centre de ces spéculations. Il joua un rôle central dans la renaissance de la mafia, soutenant à l'origine le Movimento Indipendentista Siciliano, séparatiste, puis la Démocratie chrétienne. Il était proche des notables siciliens de droite.

Selon d’autres historiens, tel que Francesco Renda, Rosario Mangiameli, Manoela Patti ou Salvatore Lupo, la mafia aurait plutôt exploité le chaos de la Sicile post-fasciste pour reconquérir sa base sociale.
Représentant de l'OSS à Palerme, Joseph Russo admit cependant être alors en rapport constant avec les mafieux, dont Don Calo, qui s'instaurèrent comme garants de l'ordre alors que les élites fascistes étaient discréditées et que les Américains et la Démocratie chrétienne voulaient éviter à tout prix de laisser gagner du terrain au Parti communiste (PCI).

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Rite d'initiation

Dès l'âge de raison, et souvent de père en fils, le jeune est imprégné des valeurs mafieuses. Il est observé, jaugé longuement par les anciens, puis prudemment abordé par des sous-entendus, des demi-silences ou allusions.
Si l'évaluation est positive, le candidat est invité à adhérer à Cosa nostra.

Cette introduction est à sens unique et on ne sort de l'honorable société que mort ou exclu.

Le rite d'initiation tel que décrit par Tommaso Buscetta au juge Giovanni Falcone : le néophyte est réuni avec au moins trois « hommes d'honneur » de la famille et le plus vieux membre l'avertit que cette « maison » est signifiée pour protéger le faible contre l'abus de pouvoir ; il pique alors le doigt de l'initié et renverse son sang sur une image sacrée, d'habitude un saint. L'image est placée dans la main de l'initié et liée par le feu. Le néophyte doit résister à la douleur du feu, passer l'image d'une main à l'autre, jusqu'à ce que l'image soit consommée, tout en jurant solennellement de garder la foi avec les principes de la Cosa nostra en utilisant la formule « pour voir ma brûlure de chair comme ce saint si je ne garde pas mon serment ».

Lors de son initiation, le nouveau mafieux doit prêter serment.

Le code d'honneur suivant lui est édicté :

Ne pas voler, ne pas se livrer au proxénétisme ;

Ne pas tuer d'autres hommes d'honneur, sauf ordre de la « Coupole » ;

Ne jamais parler de Cosa nostra en public ;

Respecter l'omertà, « Je ne vois pas, je n'entends pas, je ne parle pas ».

La rupture de l’omertà est punie de mort, même des décennies après la sentence.

La première épreuve après l'initiation est souvent un meurtre désigné par la Coupole en signe de soumission et d'obéissance à l'organisation. Toutefois, les entrepreneurs, les fonctionnaires, les membres de professions libérales et les ecclésiastiques sont dispensés d'assassinat.

Cosa nostra à l'étranger

À l'étranger, Cosa nostra a renforcé son implantation aux États-Unis, au Canada et au Venezuela tout en resserrant les liens avec des sociétés criminelles d'Amérique latine et de l'Europe de l'Est. Dans les Balkans, elle a développé un énorme marché noir d'armes de guerre et d'explosifs, dont des missiles sol-air.

Plusieurs familles ont une activité internationale en Amérique latine, en Amérique centrale, en Turquie et s'occupent d'inonder les marchés européens et nord-américains d'héroïne. Le juge Giovanni Falcone avait dénoncé, quelques jours avant sa mort, le rôle de « blanchisseurs planétaires » des frères Cuntrera. Ces derniers issus de la famille de Siculiana (ville sicilienne proche d'Agrigente), avaient émigré au Canada avant d'émigrer dix ans plus tard au Venezuela. En vingt ans, le clan Cuntrera-Caruana y a édifié un véritable empire immobilier et touristique dans les îles proches de Medellin (en Colombie) et des Caraïbes, région parsemée, non sans hasard, de terrains d'atterrissage.

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Les femmes dans la Cosa nostra

Les femmes ne créent pas d'organisations mafieuses d'elles-mêmes, et leur présence à la tête d'une mafia reste rare. Cependant, il existe plusieurs cas comme Pupetta Maresca, emprisonnée pour plusieurs meurtres commis entre 1975 et 1980 ou plus récemment en 2016, trois femmes d'une soixantaine d'années qui géraient l'ensemble des aspects financiers de leur clan. Il s'agit généralement de femmes dont le père, le mari ou le frère mafieux est incarcéré, et qu'elles remplacent par intérim, s'occupant d'affaires de racket, de trafic de stupéfiant et autres activités criminelles. Elles maintiennent le contact avec les prisonniers, assurant ainsi la survie du clan, paient leurs avocats, encaissent les paiements tout en élevant leurs enfants dans les valeurs familiales. Si elles ne prêtent pas serment comme les hommes, elles doivent toutefois respecter la règle de l'omerta.

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