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Les cafés historiques

De l'aube au crépuscule...

C’est assurément à Venise que le café a été bu pour la première fois en Europe !

Lorsqu’on parle de cafés historiques italiens, on ne peut pas faire abstraction de Venise, car c’est dans la ville lagunaire que, grâce à sa position stratégique et ses relations commerciales avec le monde arabe, est né la tradition des cafés qui s’est ensuite diffusée dans le reste d’Italie.

En effet, en Europe, dès la fin du XVIe siècle, les Vénitiens sont les premiers à connaître le goût du café, alors vendu très cher et uniquement en pharmacie.
La première bottega del caffè (boutique du café) est ouverte en 1683, par quelques commerçants turques, sous les arcades de la Procuratie Nuove.

En 1775, la seule piazza San Marco dénombre une bonne vingtaine de commerces dédiée à la vente de café sur un total d'un peu plus de 200.

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Florian
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Caffè Florian

Un parcours parmi les cafés historiques vénitiens pourrait avoir comme point de départ le Café "Florian". Il est en effet probablement le plus célèbre des cafés vénitiens, symbole du luxe et du raffinement du XVIIIe siècle.

Le "caffè Florian " ravit ses clients depuis trois siècles à Venise !!
Riche histoire de ce café qui accueillit tous les plus grands notables de Venise et qui est désormais un lieu incontournable lors d'une visite de Venise.
La décoration est somptueuse, et son célèbre chocolat un délice, et les prix sont assez élevés, mieux vaut le savoir avant de s'y rendre ! Mais le prestige....

Niché au milieu des portiques des Procuratie Nuove de la piazza San Marco, le "caffè Florian " est le plus ancien café d’Italie.

Inauguré le 29 décembre 1720 par Foriano Francesconi sous le nom de « Alla Venezia Trionfante », "A la Venise triomphante", très rapidement ses habitués ont pris l'habitude de dire “ Allons chez Florian” du prénom de son propriétaire, et il devint ainsi l’incontournable et célèbre Café Florian.

C’est ici que se retrouvaient l’aristocratie et les intellectuels vénitiens qui ont fait du Florian l’annexe de leurs résidences. Ils y ont joué, traité leur business et leurs affaires de cœur (il fut le premier café ouvert aux femmes), conspiré contre l’occupation française puis  autrichienne, refait l’Italie sous les notes de la naissante Traviata et en devenant les coulisses des tendances et des avant-gardes artistiques de la première Biennale de 1895
Alors qu’on y servait les meilleures liqueurs, des cafés, des vins d’Orient, l’histoire passait devant les vitrines du café.

Dès le début, le "caffè Florian " peut se vanter d'une clientèle illustre : Casanova, l’auteur de théâtre Carlo Goldoni. Les salles à l’atmosphère discrète et réservée ont également accueilli des personnalités prestigieuses comme Rousseau, Lord Byron, Goethe, Madame de Stael, Chateaubriand, Charles Dickens, et plus près de nous Hemingway, Marcel Proust, Coco Chanel, Stravinsky, pour n'en citer que quelques unes.

Cet endroit, où la tradition Vénitienne est encore tellement forte, est devenu un lieu de rencontre entre des mondes différents, et il n'est pas impossible d'y côtoyer, des stars du cinéma ou du théâtre, ou bien encore des personnalités du monde de l’art, de la culture, de la politique, ou des affaires.

Vous l'avez compris,  le "caffè Florian "c'est un lieu in-con-tour-nable !

Gran caffè Quadri

Il s'agit de l'un des plus anciens établissements publics italiens.Son activité débute en 1775 lorsque le marchand vénitien Giorgio Quadri, de retour d'un long séjour à Corfou, alors territoire de la Sérénissime, décide avec son épouse grecque Naxina d'ouvrir un local destiné à la consommation de café.

Giorgio Quadri ouvrit son établissement sous les arcades de la Procuratie Vecchie,  rénovant un vieux débit de boisson déjà connu dans la vente de vin de Malvasia et de café , qui devint rapidement un des lieux de rendez-vous préféré de l'aristocratie vénitienne.

En 1830, le local subit une première importante restructuration, sous la gestion des frères Vivarini, qui en augmentèrent la surface, achetant l'étage supérieur où y fut ouvert un restaurant.

Le rez-de-chaussée fut décoré de stucs aux tons pastels verts et jaunes, et complété de tableaux de Giuseppe Ponga ainsi que de compositions picturales de Pietro Longhi représentant, selon la tendance de l’époque, des scènes de la vie quotidienne vénitienne.

Il obtient rapidement un succès grandissant, et a vécu la fin de la République de la Sérénissime ainsi que la naissance de la modernité. Il a lui aussi partagé les secrets des personnalités qui l’ont fréquenté, notamment Stendhal, Lord Byron, Alexandre Dumas, Wagner, Marcel Proust.

A l’heure actuelle le café est encore l’une des destinations préférés des acteurs et des réalisateurs qui participent à la Mostra de Venise.

Aujourd'hui encore, dans ses petits salons aux miroirs et aux précieux mobiliers se respire toujours une atmosphère de grand romantisme.

Un service attentionné ainsi qu'un orchestre de qualité, en extérieur, perpétuent la réputation séculaire de cet établissement.

En 2018, le café rouvre ses portes après d'importants travaux de rénovation menés par le français Philippe Starck sur demande des propriétaires actuels, les frères Alajmo, en collaboration avec l'architecte local Marino Folin, ex-directeur de l'université d'architecture de Venise. Il s'appuie également sur des artisans vénitiens pour la rénovation des tapisseries, créés par l'atelier Luigi Bevilacqua.

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Café La Calcine et autres lieux historiques

En se déplaçant à l’extrémité sud de la ville, dans l’ancien quartier nommé Le Zattere, on retrouve le Café La Calcina, un autre lieux de rencontres très important qui accueillit, au cours du XXe siècle, des artistes et des auteurs tels que Rainer Maria Rilke.

A l’heure actuelle, le café est un bar-restaurant et a changé son nom en "La Piscine" en l’honneur d’un vieil établissement balnéaire avec piscine qui se trouvait à cet endroit.

 

Enfin, dans la zone du Lido, nous signalons le Lion's bar, né en 1925 qui constitue un magnifique exemple d’Art Déco grâce à ses frises en fer forgé, ses vitrages colorés et ses décors floraux originels. 

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Harry's Bar

Décidément plus récente mais tout aussi charmante, l’histoire du Harry’s Bar, déclaré patrimoine national par le Ministère de Biens Culturels en 2001.

Fondé en 1931, soit vingt ans après le Harry's New York Bar situé à Paris, par Giuseppe Cipriani, il tire son nom, comme le raconte son fondateur, de celui d'un jeune étudiant américain dont personne n'a retrouvé la trace, Harry Pickering qui, arrivé à Venise dans les années 1920 avec l'une de ses tantes pour tenter de soigner un début d'alcoolisme, se vit abandonné là par celle-ci avait très peu d'argent à la suite d'un litige.

Giuseppe Cipriani, alors barman de l'hôtel Europe dans lequel résidait l'américain, attendri par cette histoire, prêta 10 000 lires, somme considérable pour l'époque, au jeune homme pour lui permettre de rentrer dans son pays.

Quelques années plus tard, Harry Pickering, guéri de son alcoolisme, revint à Venise, retrouva la trace de Cipriani et, en signe de gratitude, non seulement lui restitua la somme initiale mais ajouta 30 000 lires pour que l'ancien barman puisse s'installer à son nom.

Cipriani décida d'appeler son établissement le Harry's Bar en l'honneur de son bienfaiteur, inaugurant son activité le 13 mai 1931.

Il ne s’agit pas proprement d’un café historique mais il a accueilli plusieurs intellectuels, artistes et écrivains parmi lesquels Arturo Toscanini, Guglielmo Marconi, Charlie Chaplin, Orson Welles et Peggy Guggenheim.

Quand, au début des années 1950, Arrigo Cipriani hérita de la direction du Harry's Bar de son père, il prit soin de ne pas apporter de modifications significatives au lieu, mis à part l'ajout d'un étage supérieur pour gagner de l'espace . Après tout, pourquoi mettre la main sur une formule gagnante ? Pourquoi dénaturer un environnement que M. Giuseppe avait conçu avec tant de soin et qui, au fil des années, s'était agrémenté d'une patine à l'historicité fascinante?

Ce choix, en plus d'être imposé par l'espace limité disponible, répondait à la volonté de créer une relation avec leurs hôtes. Le fait qu'au moment de l'inauguration, qui a eu lieu en 1931, le lieu était situé au bout d'une route fermée, juste en face du Grand Canal, n'a fait que faciliter cette décision particulière.

Créer à partir de rien un lieu qui, par sa nature même, pouvait attirer et lier un certain type de clients à lui-même n'était pas une tâche facile. Il fallait veiller à ce que les personnalités singulières, bien qu’elles soient dans un lieu public, bénéficient d’un environnement à la fois élégant et familier. Des caractéristiques presque antithétiques, que Giuseppe Cipriani a réussi à concilier avec succès.

Une humanité variée, souvent caractérisée par le talent et la richesse, a passé des moments importants de son existence dans les murs de Harry's Bar, laissant un signe impalpable et indélébile de son passage. Ce n'est donc pas un hasard si Arrigo Cipriani, qui a repris la direction de l'entreprise dans les années 1950, a surnommé un lieu si spécial, la «chambre», lui reconnaissant une sorte d '«âme».

M. Arrigo, suivant le chemin tracé par son père, représente encore aujourd'hui le symbole d'une certaine manière de travailler, un "modus operandi"  qui, évitant les apparences trompeuses, mêle professionnalisme, souci du détail et affabilité exercée avec une discrétion courtoise.

Aujourd'hui encore, les chaises sont confortables, les nappes agréables à caresser, la lumière est accueillante et l'acoustique vous permet de communiquer facilement avec votre voisin à table. Chaque détail du Harry's Bar répond à un critère de «simplicité raffinée», visant le bien-être du client plutôt qu'une ostentation stérile.

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